F1 - Affaire Renault (divers source)

L'audition reportée

Max Mosley affirme qu'il faut considérer Renault et Flavio Briatore innocents tant que leur culpabilité n'a pas été prouvée.
Suspectée de tricherie lors du GP de Singapour, Renault devait initialement comparaître devant la Fédération internationale automobile le 21 septembre pour répondre de l'accusation. Max Mosley, le Président de la FIA, a annoncé lundi soir que l'audition serait finalement reportée au 23 du même mois.

«Nous espérons faire la lumière sur cette affaire mercredi (23 septembre). Initialement, c'était lundi, mais nous avons accordé un délai jusqu'à mercredi», a déclaré Mosley. «Je ne sais pas ce qui va se passer, car ce que nous avons entendu jusqu'ici, c'est la partie à charge. Nous n'avons pas entendu la défense de Renault», a-t-il ajouté. «Pour l'instant, je dois rester neutre. Je dois partir du principe qu'ils sont innocents, tant que leur culpabilité n'a pas été avérée». La semaine passée, Nelson Picquet Jr. était passé aux aveux en accusant son ancienne écurie de lui avoir ordonné de s'accidenter pendant le GP de Singapour l'an passé, afin de favoriser la victoire de son coéquipier Fernando Alonso.

Un délai accordé
La liste des documents demandés à Renault pour l'audition du 21 septembre, concernant la mise en cause de l'écurie suspectée de tricherie au Grand Prix de Singapour, initialement exigée hier lundi par la FIA pourra finalement être remise aux instances dirigeantes de la Formule 1 ce mercredi 16 septembre. Il ne s'agit en aucun cas d'un report de l'audition comme annoncé précédemment.

Ghosn rompt le silence

Carlos Ghosn, le PDG de Renault a posé mardi à l'intérieur du concept Twizy Z.E. à Francfort lors du Salon de l'automobile.(REUT)En marge du Salon de l'automobile de Francfort, Carlos Ghosn s'est pour la première fois exprimé, dans L'Équipe de mercredi, sur «l'affaire Renault» et les soupçons de tricherie qui frappent l'écurie à propos du Grand Prix de Singapour 2008.

«Il faut voir Bernard Rey qui est le patron de la F1 chez Renault, a d'abord rétorqué, mardi, le PDG de la marque au losange au journaliste qui l'interrogeait avant de préciser. Moi la seule chose que j'ai demandée était : on ne réagit pas à chaud, on examine les faits, on regarde exactement ce qui s'est passé - il y a des enquêtes qui sont en cours. Et on le fait en collaboration avec les différentes autorités qui régissent la F1, car je ne veux surtout pas que l'on se lance trop précipitamment dans une interprétation ou dans une autre. C'est ce que l'écurie est en train de faire sous la responsabilité de Bernard Rey, et je lui fais confiance pour que, lorsque les faits seront établis, nous puissions prendre une décision très claire.»

L'audition bien prévue lundi prochain
Par ailleurs, la Fédération internationale de l'automobile (FIA) a confirmé mercredi que l'audition devant le Conseil mondial de Renault aurait lieu lundi prochain. «L'audition de Renault aura bien lieu le lundi 21 septembre, dans la matinée», a déclaré une porte-parole de la FIA, après que des propos lundi de son président Max Mosley ont laissé penser à un report de la réunion au 23 septembre.

Départs de Briatore et Symonds

Le patron Flavio Briatore et Pat Symonds, le directeur de l'ingénierie, ont quitté leurs fonctions au sein de l'écurie de F1.C'est la première conséquence de «l'affaire Renault» et des soupçons de tricherie qui frappent l'écurie à propos du Grand Prix de Singapour 2008. Ce mercredi, Renault a annoncé les départs du patron de l'écurie de Formule 1 Flavio Briatore et du directeur de l'ingénierie Pat Symonds. Renault a aussi annoncé qu'elle ne contestera pas, devant le Conseil mondial de l'automobile lundi prochain, les allégations de tricherie.

Qui ne dit mot consent....

«L'écurie indique que son directeur général, Flavio Briatore et son directeur exécutif de l'ingénierie Pat Symonds ont quitté l'écurie», a indiqué dans un communiqué Renault F1 qui «ne contestera pas les récentes allégations de la FIA concernant le Grand Prix de Singapour 2008». «L'écurie ne fera pas d'autre commentaire jusqu'à son audition du 21 septembre au Conseil mondial de la FIA le 21 septembre», précise Renault qui encourt l'exclusion pure et simple du Championnat du monde, même en plaidant coupable.

L'écurie est soupçonnée d'avoir demandé au pilote Nelson Piquet Jr de projeter volontairement sa monoplace sur un mur pour favoriser la victoire de son coéquipier Fernando Alonso à Singapour en 2008. Licencié par Renault début août, le Brésilien avait accusé Flavio Briatore et Pat Symonds de lui avoir «demandé (...) de provoquer délibérément un accident afin de favoriser les performances de F1 Renault» dans un témoignage à la FIA. En marge des essais du Grand Prix d'Italie, le président de la FIA Max Mosley avait déclaré que Nelson Piquet Jr avait obtenu l'immunité sportive pour sa collaboration. «On lui a dit que s'il nous disait la vérité, il n'y aurait pas de poursuites contre lui individuellement», avait confié Max Mosley.

Briatore quitte Renault qui reconnaît les allégations de tricherie

Cinq jours avant sa comparution devant le Conseil mondial de l'automobile, l'écurie Renault F1, qui risque l'exclusion du Championnat du monde, a annoncé le départ de son directeur Flavio Briatore et qu'elle ne contesterait pas les allégations de tricherie à Singapour en 2008.

"L'écurie indique que son directeur général, Flavio Briatore, et son directeur exécutif de l'ingénierie Pat Symonds ont quitté l'écurie", écrit dans un communiqué Renault F1, qui comparaîtra le 21 septembre devant la Fédération internationale de l'automobile (FIA).

Le communiqué ne précise pas si M. Briatore a démissionné ou s'il a été évincé.

Directeur général de Renault F1 depuis 2002, présent en Formule 1 depuis 1989, d'abord avec Benetton, Flavio Briatore, personnage central du petit monde de la formule 1, a perdu le bras de fer engagé avec les Piquet père et fils.

Triple champion du monde (1981, 1983, 1987), Nelson Piquet avait révélé la supercherie à l'occasion du GP de Hongrie, le 26 juillet, quelques jours avant le licenciement de son fils Nelson Jr par Renault.

L'accusation visait Flavio Briatore et Pat Symonds, qui auraient demandé, lors du Grand Prix de Singapour, le 28 septembre 2008, à Piquet Jr. de percuter volontairement un mur pour favoriser son coéquipier Fernando Alonso, finalement vainqueur.

Les accusations de Nelson Piquet Jr devant la FIA ont ensuite été plus précises, visant particulièrement Pat Symonds. "En présence de M. Briatore, il m'a demandé si j'étais prêt à sacrifier ma course pour l'équipe en causant l'entrée d'une voiture de sécurité", a raconté Piquet Jr, dont le témoignage a été publié par plusieurs médias.

"En utilisant une carte, (M. Symonds) m'a montré le virage précis où je devais m'accidenter. Ce virage a été choisi parce qu'aucune grue ne s'y trouvait, qui aurait permis d'enlever rapidement la voiture de la piste. (...) La voiture de sécurité serait alors nécessairement déployée", a décrit le pilote.

Le jour du Grand Prix, Fernando Alonso, parti en 15e position, avait ravitaillé le premier, très tôt dans la course, juste avant que Piquet Jr. ne heurte un mur au volant de sa Renault. L'accident avait provoqué l'entrée sur la piste de la voiture de sécurité.

La plupart des autres pilotes étaient rentrés aux stands pendant que la course était neutralisée. Alors qu'il naviguait à petite allure derrière la voiture de sécurité, l'Espagnol avait vu ses principaux concurrents s'écarter un par un pour ravitailler. Cela lui avait permis de remonter tout le peloton, pour finalement se retrouver en tête et remporter son premier Grand Prix de la saison sous les couleurs de Renault.

Le président de la Fédération internationale automobile (FIA), Max Mosley, a indiqué le 11 septembre que Nelson Piquet Jr. avait obtenu l'immunité sportive pour sa collaboration: "On lui a dit que s'il nous disait la vérité, il n'y aurait pas de poursuites contre lui individuellement".

Confrontée à une cascade d'accusations, l'écurie Renault a choisi de se séparer de ses deux plus hauts dirigeants. Et de plaider coupable.

L'écurie "ne contestera pas les récentes allégations de la FIA concernant le Grand Prix de Singapour 2008", a indiqué Renault F1.

Ce mea culpa, qui accompagne les départs de Flavio Briatore et Pat Symonds, permettra-il à Renault d'éviter l'exclusion du Championnat du monde ?

F1 - Renault
Qui pour succéder à Briatore ?
Après le licenciement de Flavio Briatore, l'écurie française va devoir se choisir un nouveau patron. L'Équipe évoque ce jeudi les pistes possibles.

Lorsque l'on parle de Formule 1 en France, un nom revient immanquablement, celui d'Alain Prost, quadruple champion du monde de la discipline. Dans le colonnes de L'Équipe, l'ancien patron d'écurie indique que Renault ne l'a pas encore «précisément contacté». «Je n'ai pas envie non plus de commenter ce genre de choses avant le Conseil mondial de lundi prochain.» Renault, qui n'a pas attendu cette échéance pour se séparer de son directeur général, Flavio Briatore, et de son stratège Pat Symonds, pourrait également courtiser Olivier Quesnel.

Le patron de Citroën Racing et de Peugeot Sport nie, lui aussi, tout contact avec l'écurie de la marque au losange. «Je suis très honoré; on ne prêt qu'aux riches. Mais Renault ne m'a jamais appelé.» Autre piste possible, Frédéric Vasseur, le patron de l'écurie ART (GP2 et F3), estime «très flatteur» que son nom soit cité. L'Équipe avance également le nom de deux autres candidats potentiels, tous deux britanniques : Craig Pollock, ancien manager de Jacques Villeneuve lors de son titre mondial avec Renault en 1997, et David Richards, propriétaire de Prodrive qui avait déjà remplacé un temps Briatore chez Benetton en 1997.

Pélata : «Un coup dur»
Le directeur général de la marque au losange, Patrick Pélata, a admis que l'affaire de tricherie qui a conduit mercredi aux départs conjugués de Flavio Briatore et Pat Symonds constituait un «coup dur». «L'écurie a considéré qu'il y avait eu faute, toute faute appelle sanction. (Nelsinho) Piquet était déjà parti et Pat Symonds (l'ingénieur en chef) est parti», a souligné M. Pélata sur RTL, ajoutant : «Flavio Briatore a considéré qu'il était moralement responsable et a démissionné». (Avec AFP)

Briatore a voulu «sauver l'écurie»Au lendemain de son départ, Flavio Briatore a voulu partir la tête haute, affirmant qu'il démissionnait car cela relevait de son «devoir». Jackie Stewart parle d'une discipline «pourrie». Niki Lauda veut de la «crédibilité».

Flavio Briatore, l'ex patron de Renault, quitte la Formule 1 par la petite porte après vingt années passées dans les paddocks.(REUT)Comment tenter de redorer son blason après avoir été traîné dans la boue ? En se posant en victime expiatoire à en croire le comportement du désormais ex-patron de l'ING Renault F1 team. Poussé mercredi vers la sortie par ses dirigeants, Flavio Briatore, instigateur présumé de «l'affaire Renault», n'a pas tardé à commenter sa situation.

«J'ai juste essayé de sauver l'écurie, s'est justifié l'homme de 59 ans, désireux de prouver son altruisme dans la presse britannique de jeudi. C'est mon devoir. C'est la raison pour laquelle c'est fini pour moi.» Renault doit être auditionné lundi prochain au Conseil mondial de la FIA pour répondre d'accusations de tricherie à propos du déroulement du Grand Prix de Singapour 2008.

Ecclestone : «On ne peut pas le défendre du tout»

Les commentaires d'autres observateurs des paddocks sont moins élogieux à l'endroit de Briatore. «C'est dommage que la carrière de Flavio s'achève de cette façon, a commenté Bernie Ecclestone dans le Daily Mirror, ne pouvant s'empêcher d'avoir un bon mot. Mais on ne peut pas le défendre du tout. Ce qu'il a fait était inutile. C'est dommage que ce soit arrivé. Il m'avait récemment confié qu'il ne voulait pas finir comme moi, c'est-à-dire jouer avec des voitures de course à mon grand âge. Donc au moins, il est débarrassé de ce souci.»

Lauda : «La FIA doit punir lourdement Renault»

Moins sarcastique mais plus incisif, l'Autrichien Niki Lauda, ancien champion du monde a regretté que la F1 se retrouve salie par cette affaire : «Le scandale de l'espionnage de Ferrari par McLaren, il y a deux ans, était extrêmement grave. Là, c'est nouveau. Les dégâts causés sont les plus importants de l'histoire. La FIA doit punir lourdement Renault pour restaurer la crédibilité de ce sport.»

Pas sûr que cela soit suffisant pour le Britannique Jackie Stewart, un autre ancien pilote : «Il y a quelque chose de fondamentalement pourri et de mauvais dans le coeur de la F1, a-t-il estimé dans le Sun. Jamais dans mon expérience la F1 n'a autant trempé dans une telle ambiance d'autodestruction. Des millions de fans sont sous le choc, pour ne pas dire dégoûtés, que ce sport aille de crise en crise

Les prémices du scandale ?
Il y a un an, Alonso s'imposait à Singapour. C'était avant que son coéquipier Piquet Jr ne révèle s'être accidenté volontairement, sur les ordres de ses dirigeants pour favoriser la victoire de l'Espagnol.(REUT)Il est souvent périlleux d'analyser un événement ancien à la lumière de son dénouement. Pourtant, lorsque l'on reprend les déclarations des acteurs de l'écurie Renault après la séance de qualifications du Grand Prix de Singapour 2008, certains mots lâchés à chaud l'an dernier peuvent sembler étranges, sinon prophétiques, dès lors que l'on connaît les détails de ce qui est devenu «l'affaire Renault» dans l'Hexagone ou bien le «crashgate» Outre-Manche.


Fernando Alonso, éliminé en Q2, puis vainqueur de la course : «C'est vraiment une très grande déception parce qu'on avait une chance de faire quelque chose de spécial aujourd'hui. Peut-être pas la pole, mais au moins finir dans les quatre premiers. Notre week-end se déroulait bien jusque-là et on avait de grands espoirs. Maintenant il va nous falloir un miracle pour gagner des places sur ce circuit où il est difficile de dépasser.»



Nelson Piquet, éliminé en Q3, abandon au 14e tour : «Je suis déçu par ma séance. La voiture fonctionnait bien et j'étais content de l'équilibre à la fin des essais libres mais je n'ai pas pu répéter cela en qualifications. La course de demain sera piégeuse mais, une fois encore, je ferai tout mon possible pour remonter au classement.»

Symonds : «Nous devrons être créatifs !»

Pat Symonds, directeur de l'ingénierie à l'époque : «C'est doublement frustrant d'avoir ce problème en qualifications. Cela prive Fernando et l'équipe de montrer ce que l'on aurait pu faire. Mais en tant qu'écurie, nous n'abandonnons jamais. Même s'il est apparemment difficile de dépasser ici, nous devrons être créatifs !»


Denis Chevrier, ingénieur motoriste en chef à l'époque : «Maintenant, nous pouvons seulement regarder les données sur nos systèmes, donc nous devons attendre pour rétablir la voiture de Fernando et comprendre exactement ce qui s'est passé. C'est bien sûr une énorme désillusion parce que nous étions en mesure d'obtenir un grand résultat. Nous devons maintenant décider de notre stratégie pour demain, mais nous pouvons être sûrs que nos pilotes feront tout pour progresser en course.»

Le team Renault sera fixé sur son sort, et la nature de sa sanction, lundi prochain, à l'issue de son passage devant le Conseil mondial de la FIA.

Piquet avait lancé l'alerte
Lundi prochain, Renault jouera son avenir en F1 lors du conseil mondial de la FIA où l'affaire du Grand Prix de Singapour sera à l'ordre du jour. Vendredi, de nouveaux détails sur cette histoire sont apparus. Le quotidien britannique The Daily Mirror a publié des extraits de l'entretien de Nelson Piquet avec Martin Smith, un des enquêteurs de la société Quest, qui a assisté la FIA.

«Après les événements de Singapour, je n'arrivais pas à y croire. Moi qui ai fait de la compétition automobile toute ma vie, je trouvais ça insensé, déclare l'ancien champion du monde. Après ça, j'ai appelé Nelson et il m'a dit qu'on lui avait demandé s'il pouvait donner un coup de mains. Je lui ai répondu "mais tu aurais pu te blesser, ou blesser quelqu'un d'autre". Il m'a dit "oui je sais que ce n'est pas bien d'avoir fait ça mais bon..."» «Après cela, au Brésil, j'en ai parlé à Charlie (Whiting, le directeur de course de la F1), ajoute-t-il. Je lui ai demandé ce qui pourrait arriver à Nelson si je faisais sortir l'affaire. J'avais peur de briser sa carrière.»

Dans le quotidien italien Corriere della Sera, d'autres extraits sont publiés où il apparaît que Whiting lui aurait répondu que rien ne pourrait être fait sans preuve. «Charlie m'a déjà informé mais nous ne pouvons rien prouver tant que personne ne viendra me raconter les faits», avait répondu Max Mosley lorsque Nelson Piquet avait parlé au président de la FIA. C'est uniquement lorsque Piquet Jr a témoigné devant les dirigeants de la FIA la semaine après le Grand Prix de Hongrie qu'une procédure a été lancée.

Entendue lundi devant le Conseil Mondial, Renault espère obtenir la clémence de la FIA dans le scandale du crash de Singapour. La sanction peut aller d’une lourde amende à une exclusion de la discipline.

par Gilles Festor, le 20-09-2009


Avant même que ne commence l’audience des représentants de l’écurie Renault devant le Conseil Mondial de la FIA à Paris, les dés sont déjà pratiquement jetés. D’abord, la culpabilité de Renault F1 dans le scandale du Grand Prix de Singapour 2008 est avérée puisque l’écurie est passée aux aveux cette semaine. Nelson Piquet Jr a bien crashé sa monoplace sur ordre de ses dirigeants pour favoriser le succès de Fernando Alonso. Ensuite, les coupables sont déjà tout désignés : Flavio Briatore et Pat Symonds. Les sorts du directeur général et de son chef de l’ingénierie sont pratiquement scellés. On ne devrait pas les revoir de sitôt sur une grille de départ. Reste à fixer la durée de leur exclusion, en années ou à vie.

Au mieux une lourde amende
Mais que peut alors espérer la marque française lundi ? Il y aura une lourde sanction, c’est inévitable car le Code Sportif International a été violé. La moins pire reviendrait à écoper d’une amende de plusieurs dizaines de millions d’euros «pour avoir tenté une action préjudiciable aux intérêts de la compétition» en considérant que la triche n’est le fait que de deux hommes isolés. Cela permettrait à Renault de poursuivre ses activités dans la discipline. Le plus redouté des verdicts, c’est Max Mosley lui-même qui l’a évoqué, consisterait à une exclusion de la F1 en mettant plusieurs centaines de personnes au chômage.

Au pire une exclusion
Mais il n’est pas du tout certain que la FIA se prononce dans ce sens. Car même si les confessions de Renault ont été tardives, celles-ci ont été appréciées par l’autorité qui a toujours fait preuve d’une certaine clémence quand le coupable fait son mea culpa. En revanche, elle s’est toujours montrée sévère lorsqu’on lui tenait tête. Ainsi, l’institution de Max Mosley avait été intransigeante avec McLaren dans l’affaire d’espionnage à l’encontre de Ferrari en 2007 (exclusion du Championnat 2007 et amende de 100 millions de dollars). La FIA avait été plus souple lorsque Lewis Hamilton avait menti en début d’année dans l’imbroglio du dépassement sous régime de la voiture de sécurité (peine avec sursis). Le pilote était passé aux aveux après avoir menti et McLaren avait rapidement fait le ménage dans ses rangs en mettant à l’écart le cerveau de la tricherie, Dave Ryan.

La FIA apprécie le repenti
C’est cette attitude qu’a choisie d’adopter Renault pour éviter la foudre de la FIA. Celle-ci se retrouve assise le derrière entre deux chaises. Elle devra punir sévèrement une tricherie scandaleuse, voire criminelle, qui aurait pu tourner en drame avec un accident commandité, mais aussi ne pas se montrer trop dure afin de ne pas voir un nouveau constructeur quitter le plateau après le départ de BMW-Sauber en fin de saison. La frontière entre les deux sanctions est mince car Carlos Ghosn, PDG de Renault, n’a jamais fait preuve d’un enthousiasme débordant pour la très coûteuse F1. Surtout lorsque les résultats ne sont plus au rendez-vous et qu’il va falloir traîner comme un boulet une image de tricheur. La tentation de mettre la clé sous la porte n’est pas négligeable. La FIA devra donc ménager la chèvre et le chou pour sauver la crédibilité de sa discipline tout en préservant en même temps ses intérêts.

Alonso s’en sort blanchi
The Times annonce que Fernando Alonso ne sera pas convoqué par la FIA lundi prochain pour s’expliquer dans l’affaire du crash de Singapour. L’Espagnol devrait sortir blanchi de cette sombre histoire.

par Gilles Festor, le 19-09-2009


Principal bénéficiaire de la tricherie organisée par Renault puisqu’il s’est imposé à Singapour, Fernando Alonso ne sera pas inquiété par la FIA. Alors que l’écurie est convoquée lundi pour s’expliquer devant le Conseil Mondial, l’Espagnol pourra bien rester chez lui en attendant la probable sanction contre la formation française et ses dirigeants. Selon The Times, l’autorité basée à Paris n’a pas souhaité entendre la version des faits du double champion du monde qui avait nié toute implication dans le montage orchestré par Flavio Briatore et Pat Symonds. Alonso, qui s’est montré très peu bavard à propos de cette affaire, avait tout de même lâché quelques mots avant le Grand Prix d’Italie : «Je suis surpris. Je ne peux pas imaginer cette situation.»

Les soupçons de Nelson Piquet père
Pour Nelson Piquet père, cette version des faits ne tient pas debout : «Tout ce que je dis, c'est qu'un pilote intelligent aurait demandé à son équipe pour quelle raison il devait s'arrêter au 12e tour seulement alors qu'il était 15e sur la grille de départ. En tant que pilote, j'aurais suspecté quelque chose et j'ai donc de grandes difficultés à imaginer que Fernando n'était au courant de rien.» Mais ces propos n’engagent que Nelson Piquet puisque Nelsinho, son fils, a affirmé à la FIA que son coéquipier n’était pas impliqué dans la conspiration.

Alonso a convaincu les commissaires
Lors de sa première audition avant le Grand Prix de Belgique, Alonso avait expliqué avoir simplement suivi à la lettre la stratégie d’arrêt de ses dirigeants à Singapour, sans se poser de questions. Même si celle-ci aurait pu lui paraître risquée. Une version qui a visiblement convaincu les commissaires qui n’ont pas non plus relevé d’échanges douteux en réécoutant les communications entre lui et son équipe durant la course. Comme lors de l’affaire du scandale d’espionnage impliquant McLaren en 2007 et dans laquelle il avait fini par collaborer avec la FIA, Alonso sortira probablement les mains propres du plus grand scandale que la F1 a connu ces dernières années.

Briatore se sent trahi

Flavio Briatore, suspendu à vie lundi par la FIA suite à l'affaire de tricherie au Grand Prix de Singapour 2008, a lancé une première réaction à ce verdict à la presse italienne. «Je me sens trahi par ceux de mon monde, a déclaré le désormais ex-directeur général de Renault dans la Repubblica. Mais à la fin, je vais gagner et vous verrez, j'organiserai une grande fête et j'inviterai tous ceux qui sont restés proches de moi durant ces moments difficiles. Mais je n'ai rien d'autre à ajouter, je parlerai en temps voulu. Regardez le verdict de la FIA mis en ligne mardi, il n'y a rien contre moi.»

Ecclestone ne pouvait rien faire
Bernie Ecclestone a expliqué ce jeudi au magazine Autosport qu'il ne pouvait rien faire pour venir en aide à son ami Flavio Briatore, ancien patron de l'écurie Renault, banni à vie pour son rôle dans le «Crashgate». «Il ne me parle pas. Je ne sais pas... Il pense que j'aurais dû le défendre, mais je ne pouvais pas», a déclaré Ecclestone, qui figurait parmi les 26 membres du Conseil mondial du sport automobile de la FIA ayant infligé lundi la sanction à Briatore.
«Honnêtement un ami de Flavio»
Le grand argentier de la F1 a reconnu que l'Italien avait été «durement traité». «Je ne pense pas que c'était nécessaire. Mais j'étais dans la commission (qui a tranché), donc je suis probablement autant coupable que les autres. C'était trop. Vraiment trop», a-t-il concédé. «Je suis honnêtement un ami de Flavio. Mais il a mal géré tout ça», a poursuivi Ecclestone, évoquant notamment le choix de l'Italien de ne pas aller s'expliquer devant le Conseil mondial. «Il aurait pu faire différemment. Ils lui auraient dit: "Tu as été un vilain garçon" et on en serait resté là», selon le Britannique, associé avec Briatore comme co-propriétaire du club de football de deuxième division anglaise des Queens Park Rangers.
Ecclestone a par ailleurs tenté de dissuader Briatore de porter l'affaire devant la justice, expliquant que «la FIA devrait se défendre et quelqu'un viendrait expliquer qu'il a envoyé un jeune mec vers ce qui aurait pu être sa mort». «Cela n'aurait pas belle allure», a-t-il jugé. (Avec AFP)

Donc les sanctions sont pour les eux pilote Renault de l'époque N. piquet Jr et F. Alonso ils n'ont rien, Renault a un suspension de 2ans avec sursis, F. Briatore exclu a vit des circuit de F1 et pour Pat Symonds 5ans d'interdiction de circuit. (désolé pour le retard mais je suis en vacance)
Voila que pensé vous des sanction??

Massa ne veut pas en rester là
Dix jours après le prononcé du jugement dans l'affaire Renault, Felipe Massa estime que le résultat du GP de Singapour 2008 doit être invalidé.

Felipe Massa, qui a repris cette semaine le volant d'un karting, a accueilli le jugement de l'affaire du ''crashgate'' avec amertume. (AFP)
Victime collatérale du "Crashgate" - le Brésilien était en tête du GP de Singapour au moment où Nelsinho Piquet avait volontairement projeté sa monoplace contre le mur -, Felipe Massa demande l'invalidation du classement du Grand Prix. «Tout ce qui s'est passé relève du vol, bien que sur la course à proprement parler il ne se soit rien passé, a souligné Massa sur la chaîne Globo. Le résultat reste donc le même. Ce n'est pas juste. Le vol a changé le cours du Championnat et j'ai perdu pour un point le titre (de champion du monde).» Trois Grands Prix plus tard, le Brésilien avait finalement cédé pour un point le titre mondial au Britannique Lewis Hamilton (McLaren-Mercedes).

«Je ne crois pas que cela soit juste»
Sa réclamation, si elle était reçue par la FIA, entraînerait l'annulation du classement du Grand Prix de Singapour et le retrait des points de la course, notamment les six gagnés par Hamilton, 3e ce jour-là. Massa récupèrerait alors de facto le titre de champion du monde des pilotes avec cinq points d'avance. «J'ai vu en football un arbitre recevoir de l'argent pour changer le cours d'un match et tous les résultats susceptibles de l'être ont été invalidés, a insisté le Brésilien. En Italie, la Juventus Turin a été sanctionnée d'une rétrogradation pour cela (en 2006, ndlr). Mais là, ils (la FIA, ndlr) ont simplement renvoyé Briatore chez lui. Je n'arrive pas à le comprendre et je ne crois pas que cela soit juste.» Le "crashgate" n'a peut-être pas fini de faire des dégâts. (Avec AFP)

Piquet Jr aurait eu l'idée

Plusieurs sources accusent Nelson Piquet Jr d'avoir proposé l'idée de se crasher aux dirigeants de l'écurie. (EQ)
Deux jours après le verdict de la FIA dans l'affaire de tricherie au Grand Prix de Singapour 2008, également appelée «Crashgate», la Fédération a publié mercredi de nouveaux documents qui accusent Nelson Piquet Jr d'avoir eu l'idée de se crasher volontairement. Le pilote, qui a révélé l'affaire après avoir été licencié par Renault en août dernier, a obtenu l'immunité en échange de son témoignage.

«Il m'apparaît que dans toutes les déclarations et tous les rapports externes que j'ai lus, un point essentiel manque, qui est que l'idée de l'accident a été entièrement conçue par Nelson Piquet Jr. Il a été le premier à m'approcher avec cette idée», a ainsi accusé Pat Symonds, le stratège de l'écurie condamné à cinq années de suspension., dans une lettre à la FIA.

Dans un autre document, une source interne à l'écurie Renault, surnommée «le dénonciateur», révèle la chronologie de l'affaire : «a. Nelson Piquet Jr. a approché Pat Symonds après les qualifications, le 27 septembre 2008 et a suggéré l'idée d'un accident délibéré pour racheter sa pauvre performance en qualifications. b. M. Symonds a mentionné l'idée à M. Briatore. c. La stratégie (de course, orchestrée par M. Symonds) a été conforme au complot. d. A la connaissance du dénonciateur, personne d'autre n'était impliqué dans le complot.»