Les nouvelles du basket

Bon(s), quel avenir ?

Pour la septième fois depuis 1992, l'équipe de France s'est glissée dans le dernier carré de l'Euro juniors, étalon-or des catégories jeunes. Mais parmi les 1991-1992, aucun indiscutable futur international A n'émerge encore.

Comme avant eux les équipes de Sciarra (1992), Moïso (1996), Parker (2000) et Batum (2006), les 1991-1992 sont donc allés jusqu'en finale de leur Euro. Cependant, leur coach, Philippe Ory, concède que son équipe «n'a pas de star et compense par la solidarité». Aucun des Bleuets ne semble se diriger à coup sûr vers la sélection A. Pour Ory, «dans notre façon de construire le basket, on n'est pas dans le même sens que les autres. On est trop attachés à du collectif alors que ce sont d'abord les qualités individuelles qui font le basketteur». Cela dit, question potentiel, «on pense aux 1992, les moteurs de cette équipe, Leo (Westermann), Evan (Fournier) et le grand (Vincent Pourchot, 2,19 m), dont on pense qu'avec de l'expérience, il va faire un joueur».

Fournier, le scoring dans le sang

Westermann est un meneur-arrière de grande taille (1,98 m), pas encore fondamentalement à l'aise dans l'organisation, un penchant habituel en France. Sortant d'une saison mijorée avec l'INSEP, c'est «un diesel» pour le DTN, Jean-Pierre de Vincenzi, qui le cite en premier en évoquant l'avenir de cette génération. Fournier (1,98 m) est un arrière-ailier qui a le scoring dans le sang et vise la NBA. Il a manqué son début d'Euro et réussi sa fin (19,3 points en quatre matches) mais selon Ory, «il ne voit pas encore les moments où il faut plutôt attaquer ou défendre». A 16 ans et 9 mois, sa précocité est néanmoins un très bon signe. On peut lui préférer pour le moment l'Orléanais Mael Lebrun (12 points en 24'), agressif dans le bon sens du terme mais dont la taille (1,93 m) reste limite.

Le travail paiera-t-il pour Pourchot ?

Et puis il y a Pourchot, suivi de près par la FFBB depuis ses 13 ans. D'un côté, sa taille et un bon shoot. De l'autre, une lenteur, une réticence au contact et une faible résistance qui le coupent de ses coéquipiers et vont demander encore beaucoup de travail, sans garantie. Fournier, Pourchot et Westermann pourront revenir en juniors l'an prochain. «Après, il y a des mecs super, comme Nikola Stojilkovic, Frédéric Bourdillon, Nicolas Wachowiak ou Henri Kahudi, qui sont vraiment au service de l'équipe», note Ory. Avant tout, on citera cependant Fabien Paschal (2,06 m), encore très fin mais qui a une aptitude naturelle pour le rebond (6 en 21 minutes). Pour beaucoup, l'Euro risque néanmoins d'être «leur bâton de maréchal», rappelle Ory. X.C. à Metz

Le (premier) grand jour

L'équipe de France dispute mercredi (20h) à Cagliari son premier match des repêchages de l'Euro - qui ne distribueront qu'un billet - face à l'autre équipe qui na pas le droit de perdre, l'Italie. S'il ressemble à une finale à l'envers, ce duel doit surtout permettre d'attendre sereinement le retour de Parker.

Les Bleus, qui rêvaient depuis le début de la décennie de surfer sur la vague de leur déferlement en NBA, n'ont aujourd'hui plus qu'un objectif : ne pas se noyer. Mais le propre des songes où l'eau vous recouvre progressivement est qu'il est plus difficile de s'en extraire que dans les autres. Le souci est que les Français sont souvent des grands rêveurs qui n'apprécient guère que la réalité les rejoigne. Exemples : 2003 et 2007, deux Euros où ils ont lâché prise quand leur désir d'or s'est fracassé sur le mur des phases finales, deux billets pour les JO lâchés par manque de réalisme. Cette fois, ils l'ont promis, ils avancent les yeux grand ouverts, pleinement «conscients des enjeux et de ce que ça représente pour les prochaines années», assure Boris Diaw.

Les Bleus ont six matches pour remonter dans le bateau et «attaquent cette compétition comme un quart de finale ou une finale» selon Diaw. A priori, la qualification devrait se jouer entre Italiens et Français. Mais si les a priori se vérifiaient, les deux équipes seraient déjà à l'Euro, pas les Bulgares ou les Macédoniens. Et puis que penser d'un tournoi où la finale est placée... au début ? «Le premier match contre l'Italie comptera peut-être à 50% de la qualification», a prévenu Vincent Collet. «C'est un match qu'on ne peut pas rater, ajoute Diaw. On n'a pas le droit à l'erreur. Si on perd de vingt points ici, ce sera quasiment impossible de revenir». On ne peut pourtant s'empêcher de relativiser en pensant à Israël, qui avait perdu de 21 points en République tchèque en qualifs avant de les battre de 27 chez elle au dernier match et de passer... la France.

Et puis ce match n'est plus pareil depuis l'épisode Parker, parti mais pas revenu à temps. Normalement, cet Italie-France disputé dans une ville insulaire, dans une toute petite salle, traquenard parfait, aurait dû faire dire au gagnant : «je suis le plus fort». Mais là, même un revers laisserait aux Bleus l'espoir de tout renverser une fois son meneur-idole revenu. Cependant, il y un autre point qui permet d'espérer un succès français : le niveau des Italiens. La Nazionale version Bargnani-Belinelli n'a jamais rien prouvé à ce jour. Il est probable qu'en l'absence de certitudes à la mène, Vincent Collet, exceptionnellement, tire beaucoup sur ses cadres, Batum, De Colo, Diaw et Pietrus, en défense - surtout - comme en attaque pour s'en sortir. Ceux qui étaient à Strasbourg, où les Bleus ont été tranchants, ont vu qu'il y avait de quoi y croire.

Victoire obligatoire

Après le traquenard, le match piège. La France peut-elle perdre avec Tony Parker à Pau contre la Finlande, samedi (20h), après avoir gagné sans lui en Italie ? Improbable a priori, à moins d'une intense décompression.

Après avoir eu rendez-vous avec l'Italie dans une cabane mal éclairée au bout d'une route de montagne sans rambarde, les Bleus attendent les Finlandais dans un hôtel quatre étoiles. A Pau, l'équipe de France sera chez elle, vraiment. Le Palais des Sports lui a toujours fourni un accueil formidable, notamment au deuxième tour de l'Euro 1999.

L'équipe de France avance avec le sourire soulagé de ceux qui redoutaient les résultats d'examens médicaux et qui ont découvert un check-up sans tache. S'offrant en sus une cure de vitamines, les Bleus récupèrent Tony Parker après avoir su (sur)vivre sans lui. Nul ne sait, peut-être pas Vincent Collet lui-même, quel usage, léger ou plus, sera fait d'un Tony Parker en jet lag n'ayant repris l'entraînement collectif que jeudi. Cela dépendra probablement du scénario de ce France-Finlande qui est sur le papier le duel le plus abordable des repêchages, donc le match piège par excellence.

Il n'y a guère de risque que les Bleus ne soient pas «sur leurs gardes», comme le demande Collet. Ils ont trop conscience de la situation compliquée dans laquelle ils sont plongés jusqu'à la fin des repêchages. Et malgré ses passages intéressants et sa fin heureuse, le match de Cagliari - marqué par les carences des pivots (Petro, Koffi, Turiaf) - ne leur a pas fait la démonstration d'un implacable fond de jeu, que ne permettait pas l'arrivée tardive des meneurs (Diot, Jeanneau) et une préparation qui n'avait pas encore débuté il y a un mois.

De plus, la Finlande arrive masquée car elle s'est échouée dans le pire des groupes. Serait-elle tombée dans l'autre poule (Belgique, Bosnie, Portugal) qu'elle aurait été décrite comme un outsider, à l'aune de sa victoire contre la Serbie (80-77) en qualifications. Certes, ses matches amicaux n'ont pas fait trembler les murs (4 victoires, 5 défaites) et elle a des faiblesses criantes (dominée 38-13 aux rebonds par la Nouvelle-Zélande le 2 août !), mais elle compte quelques individualités capables de faire mal.

D'ailleurs ils ont gagné,bravo aux Français :yesyes:

Un match serré

Il y a eu des nouvelles mais se n'est pas moi le journaliste

La Grèce n'est plus invaincue

Nouvelle surprise dans le groupe E, celui de la France. Juste après la victoire de la Macédoine sur l'Allemagne, la Russie a mis un terme à l'invincibilité de la Grèce (68-65), dimanche à Bydgoszcz. Déjà qualifiés pour les quarts de finale, les Grecs n'ont pas joué à fond ce duel entre les deux derniers champions d'Europe. «Pour nous, aujourd'hui, le problème était plutôt psychologique», a concédé leur entraîneur, Jonas Kazlauskas.

Bourousis : «le prochain match sera crucial»

Les Grecs ne pourront pas agir de la même manière mardi contre la France, une nouvelle défaite pouvant les sortir des deux premiers du groupe, lesquels auront un jour de repos entre le quart et la demi-finale, suivant les résultats de la Croatie et de la Russie. «On doit absolument rester concentrés parce que le prochain match sera crucial pour nous», a ffirmé le pivot Ioannis Bouroussis. «Ca ne change rien. On peut battre tout le monde», a lâché Kazlauskas. «On ne peut peut-être pas battre tout le monde mais on peut lutter contre tout le monde. Ma jeune équipe progrese match après match. Ellle veut prouver à ceux qui ne croient pas en elle qu'elle a de la valeur», a répondu David Blatt.

Adroits à trois points (10/21), les Russes ont mené tout le match et comptaient dix points d'avance à la 37 minute (63-53), la Grèce souffrant de l'absence d'efficacité de ses pivots (4/14 pour Bourousis, 4/12 pour Schortianitis). Mais malgré le sang froid de Kelly McCarty (17 points, 9 rebonds), les tenants du titre ont failli être victimes d'une "grecquification" - être donné pour mort mais revenir - des mains des maîtres du genre. Georgios Printezis a manqué le tir à trois points de l'égalisation à deux secondes du buzzer.

Le triomphe de «la Ferrari»

Ultra favorite de l'Euro, l'Espagne a emprunté des chemins de traverse pour aller chercher son premier titre continental. Elle revient de Pologne encore plus forte et n'attend qu'une chose : retrouver les Etats-Unis au Mondial.

Avec le temps, le basket espagnol ne retiendra qu'une seule date de l'année 2009 : le 20 septembre, jour de l'obtention de son premier titre européen. La consécration était attendue pour les Chicos de Oro, ces joueurs nés en 1980 et sacrés champions du monde juniors il y a dix ans - Pau Gasol, Juan-Carlos Navarro, Felipe Reyes, Raul Lopez et Carlos Cabezas. Même privés de Jose Manuel Calderon, le meilleur meneur de l'Euro précédent, blessé, ils ont disposé du soutien nécessaire parmi les nouvelles génération avec Rudy Fernandez, élu à son tour dans un cinq majeur à l'Euro, Marc Gasol (24 ans), Sergio Lull (21 ans) et Ricky Rubio, dont on oublierait presque qu'il n'a que 18 ans. Tous sont placés sous la coupe de Jorge Garbajosa (31 ans), qui a perdu sa réussite (3,7 points à 36%) mais est resté titulaire. C'est lui qui a rameuté les troupes quand les Serbes ont remonté onze points d'écart dans le troisième quart-temps de la finale. Bref, «on me laisse conduire une Ferrari», a résumé en bon Italien Sergio Scariolo, ancien champion d'Espagne avec Malaga et le Real Madrid, le troisième sélectionneur différent en trois étés.

La défaite contre la Turquie les a marqués

Trois ans après le titre mondial, cette victoire était attendue. Pourtant, elle a mis fin à deux série de finales perdues, l'une historique - six en Championnat d'Europe - et l'autre récente avec l'Euro 2007 et les JO 2008. Avant tout, l'Espagne n'a jamais aimé être favorite. Elle avait gagné la finale du Mondial à Osaka alors que personne ne donnait plus cher de sa peau quand Pau Gasol s'était fracturé le pied gauche en demi-finale. Cette fois, c'est encore une blessure de son arme fatale qui l'a remise en question. Le 11 août, le Catalan était touché à l'index gauche, puis opéré. Rudy Fernandez l'a suivi à l'infirmerie et, début septembre, l'Espagne perdait son premier match amical en quatre ans (!) quatre jours avant l'Euro. Ensuite, en Pologne, elle a cédé dans deux de ses quatre premiers matches. Le premier revers, contre la Serbie (66-57), a été concédé avec un Gasol encore convalescent. Le second, face à la Turquie (63-60), a été mal vécu avec une faute non sifflée sur Lull lors de la dernière action. Scariolo faisait encore le geste de cette faute samedi pour expliquer la motivation de ses joueurs.

Déjà tournés vers 2010 et une revanche face aux Etats-Unis

«On connaissait notre valeur individuelle mais on ne jouait pas comme il le fallait», a expliqué Pau Gasol. Il manquait «l'enthousiasme» qui peut rendre l'Espagne injouable. En terme de jeu, «on s'est demandé s'il fallait changer quelque chose après la Turquie mais on s'est dit que non», avait dit Scariolo samedi. «Par raport à l'an dernier, on a perdu quelques joueurs capables de jouer la transition, mais on est devenu une très forte équipe défensive, a ajouté Gasol. Le tournant a été le match contre la Lituanie». Deux jours après la Turquie, l'Espagne devait battre la Lituanie mais elle s'est trouvée menée de neuf points à la fin du premier quarts-temps. Puis les Baltes sont restés sept minutes sans marquer, à l'issue desquelles ils ont été menés de quatorze unités. La machine était lancée. L'Espagne a gagné ses quatre derniers matches par 20,5 points d'écart. «Je ne pense pas que ce soit déjà arrivé», s'est demandé Scariolo. Tout le monde attend désormais le Mondial 2010 en Turquie pour une revanche de la spectaculaire finale perdue à Pékin face aux Etats-Unis (118-107). «On tentera de nouveau notre chance. Il n'y a aucune garantie mais on l'espère très fort», en salivait Pau Gasol quelques minutes après le podium.